Le Voyage d'hiver A. Nothomb

Publié le par Nina Velterson

Qu'ai-je donc fait cet été pour en oublier la rentrée Nothombienne ? Attendu comme le messie chaque année, le dernier Nothomb m'est tombé dessus comme une surprise en ce mois de septembre, au moment où je m'y attendais pas, presque, j'allais dire comme mes premiers impôts sur le revenu.

Cloitrée dans mon monde, «en cette époque où l'on échappe de moins en moins à la bobine de l'écrivain en gros plan sur la couverture », c'est en passant dans une librairie au hasard de mes pérégrinations ferroviaires, que j'ai découvert sa caboche sur la couverture d'un livre.  Le voyage d'hiver, son dernier opus, du pur Nothomb pour ceux qui aiment l'extravagance de ses histoires manichéennes, et les délirances d'un amour poussé à son paroxysme absolu.

Ici, Zoile, employé d'EDF se prend de passion pour Astrolabe, jeune femme entièrement dévouée à Aliénor, un écrivain « neuneu ». Mais Aliénor est envahissante, elle passe avant tout et Astrolabe repousse l'amour que lui offre Zoile. « Il y a des femmes qu'il faut aimer malgré elles ». Pour elle et malgré elle, Zoile décide de détourner un avion. Il sait que cette opération le rendra méprisable à ses yeux, oui mais voilà « Aucun homme n'aura occupé autant ses pensées. Ce n'est pas si mal. »

Le roman nous entraine dans le raisonnement de Zoile, il nous fait suivre ses distorsions, sa folie meurtrière, son amour non partagé, mais surtout, en guise de conclusion, sur la 4ème de couverture, cette phrase : « Il n'y a pas d'échec amoureux »

Non, il n'y a pas d'échec amoureux. On aime, ou on n'aime pas, mais si on aime, il n'y a pas lieu de se plaindre.

Alors, tant pis si j'ai oublié la rentrée littéraire, l'été n'apportera aucun regret, juste le souvenir d'avoir savouré les moments présents, sans se préoccuper nullement de savoir si la rentrée suivra le même chemin tortueux et plein de carrefours. Il faut vivre, pleinement, avec pour seul objectif de ressentir, suivre ses instincts, échapper à toute forme de routine, à une vie bien rangée, à tout plan de carrière professionnel ou tout plan de vie personnel. Il faut vivre sans avoir peur, ni des autres, ni de l'avenir, ni de souffrir. Car puisque l'amour n'est qu'un plus, l'échec amoureux n'est que l'absence d'amour, l'absence de ce « plus », pas une souffrance ; quelque chose qu'on n'a pas, mais nullement un « moins ». Se laisser aller à vivre, passionnément, s'il en faut, sans courir après, vivre le moment présent, sans rien espérer d'autre : ni le moindre retour, ni le moindre espoir de pérenniser quoi que ce soit. La perte amoureuse ne sera que le simple retour à l'état « normal ». L'acte d'Aimer se suffit à lui même. Et vivre en fait oublier la rentrée littéraire.

Publié dans Mes critiques

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S
Une Nothombienne ! je ne suis pas fan... As-tu remarqué que plus le temps passe, plus elle paraît jeunette sur les photos des couvertures ?
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N
<br /> Tous les goûts sont dans la nature et j'avoue, j'ai eu du mal à m'y mettre, au style nothombien ! Mais me voilà, accro ! Tant pis pour moi, je n'avais qu'à pas commencer !<br /> <br /> Et oui, c'est vrai, merci Photoshop ! Moi aussi, je veux le même logiciel, ça m'évitera d'avoir recours au botox dans quelques années !!<br /> <br /> <br />