Elle était tant

Publié le par Nina Velterson

Elle était tant, quand son regard égaré dans le vide, elle semblait rêver à un avenir dont elle ne voulait pourtant rien maitriser. Elle se laissait aller à une langueur qui lui était familière, mais que je ne me lassais pourtant pas de redécouvrir. Alors, je la contemplais, et j'admirais cette nonchalance, cette façon de dire que rien n'est grave, quand tout se mourrait autour de nous. Je m'agitais, elle restait impassible, impossible fuite du temps qui ne filait qu'entre mes doigts. Oui, elle était tant, quand sur ses gestes lents, le temps ne semblait avoir d'emprise et qu'il paraissait même m'offrir l'éternité, à portée de ses bras.


Elle était tellement, quand elle prenait sa voix la plus douce, pour me rassurer ; quand ses paroles et son regard enfantins devenaient la seule réalité parce que l'innocence ne peut rendre que touchante les maladresses dont elles sont le fruit. Sa logique enfantine en devenait implacable. Elle n'était plus que la seule vérité que j'acceptais. Et les mimiques qu'elle usait quand je lui faisais remarquer sa naïveté, et les manières qu'elle prenait pour s'en défendre ne la rendaient que plus attendrissante. Je m'en amusais comme je la taquinais.


Elle était ma vie, quand la vie, elle-même, semblait lui être si facile, comme si les malheurs ne pouvaient que glisser sur elle, juste retour des choses, puisqu'après tout, elle était la douceur incarnée. Le silence était magique et venait s'inviter, alors que je n'espérais pourtant rien d'autre que de prolonger ces instants. Les rendre éternels, mais c'est ce texte qui les rendra éternels. Elle est d'ailleurs mon plus beau texte, car elle est en le sujet et qu'il ne me faut pas plus que l'évocation de son souvenir pour rendre sublimes les pensées qu'elle m'inspire.


D'elle se dégageait une sorte de flou poétique, une rosée artistique à travers laquelle on la devinait, mais qui la cachait partiellement, la rendant plus que mystérieuse. Elle était beaucoup mais ne le montrait pas, laissant transparaitre d'elle, une légèreté qui ne la représentait pas totalement. Et ceux qui ont pris plaisir à la dé-couvrir ne l'auront pas découverte. Elle était une toute petite chose que n'importe qui aurait aimé protéger, mais « n'importe qui » ne semblait s'en apercevoir, se complaisant à la négliger. N'importe qui aurait aimé l'aimer, mais « n'importe qui », ne pouvait être qu'un con, pour ne rien comprendre, et s'évertuer à la laisser partir.


Elle était une illumination au creux d'un hiver triste, mais l'hiver n'était rien face à elle, et la neige, si elle, elle avait pu être incarnée, aurait été jalouse de la pureté des moments que l'on vivait. Elle rendait les choses si faciles, si évidentes, qu'elle en a fait oublié l'évidence et le temps qui lui ne nous a pas épargnés. Elle a choisi de s'envoler, sans voler ces souvenirs enjoués. Elle me les laisse pour les longues journées d'étés, pour les tristes hivers, pour me rappeler qu'il ne faut cesser d'espérer, de croire pour tenir. Elle me les laisse pour me rappeler qu'il faut oser, que la seule chose à craindre est le regret de ne pas avoir vécu. Elle me les laisse pour penser à elle sans elle.



Publié dans en mode "sensualité"

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G
Ok dac, bienvenue dans ma communauté, j'aime bien ton style, sympa ton blog. Je te dis à très bientôt !
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